Un nouveau logiciel d'enseignement des sciences qui fait appel aux avatars
Les personnages virtuels (ou avatars) feront partie d'un nouvel outil d'enseignement conçu pour attirer les jeunes européens vers la science, et les retenir. Un projet financé par l'UE met actuellement au point un programme d'enseignement des concepts scientifiques, dans un environnement interactif. Le but premier de ce projet trisannuel est d'encourager les jeunes à participer davantage au processus d'enseignement et de susciter leur intérêt pour la science. Le projet DYNALEARN («Engaging and informed tools for learning conceptual system knowledge») a reçu un financement de 2,45 millions d'euros au titre du thème «Technologies de l'information et de la communication» du septième programme-cadre (7e PC). Coordonné par l'université d'Amsterdam aux Pays-Bas, il regroupe les efforts de chercheurs universitaires en Bulgarie, Allemagne, Espagne, Autriche, Brésil et Israël. De plus en plus d'étudiants européens délaissent les études scientifiques et technologiques, une situation inquiétante pour de nombreux secteurs d'activité. Les causes sont variées: entre autres, on constate un manque de variété dans l'enseignement des sciences et la tendance des programmes à se focaliser sur les faits sans souligner les concepts sous-jacents. Un autre facteur important est l'impression générale que la science est une discipline plus complexe et difficile à appréhender que d'autres. Les partenaires du projet DYNALEARN travaillent à la création d'un environnement interactif d'enseignement, où les étudiants peuvent construire, seuls ou en groupe, des «modèles conceptuels» en rapport avec les sujets qu'ils essaient d'apprendre. Les partenaires appliquent de façon originale des technologies bien établies pour mettre en place un système d'enseignement de la science capable de réagir à des besoins individuels en connaissances. L'un des éléments de cette approche est l'utilisation des «agents personnifiés», des personnages virtuels (ou avatars) souvent personnalisés par leur utilisateur, pour interagir avec d'autres personnes à l'aide d'un catalogue de comportements hautement sociaux. Comme exemples très répandus de ces avatars, citons les profils vocaux dans les appareils de navigation par GPS et les personnages des jeux vidéo. Les partenaires considèrent que l'utilisation d'avatars stimule la composante sociale de l'apprentissage en induisant la collaboration ou la compétition entre les étudiants. Le programme utilisera des méthodes sémantiques pour que les étudiants comparent automatiquement leurs résultats avec ceux des modèles créés par d'autres étudiants et par les enseignants. Ils obtiendront ainsi les informations dont ils ont besoin pour améliorer leurs modèles. Ce nouvel outil privilégiera une représentation visuelle et schématique des concepts. Les partenaires du projet DYNALEARN considèrent que cette méthode permettra aux étudiants de définir, d'analyser et de communiquer leurs idées, ce qui aidera en retour le programme ou l'enseignant à détecter les lacunes en termes de compréhension ou de connaissances, et à y réagir de façon appropriée. Le système s'appuiera également sur les fonctions web pour trouver des étudiants qui travaillent sur des idées similaires, ce qui pourrait ouvrir des possibilités de formation individualisée. Dans une phase initiale, le programme sera personnalisé afin de traiter de thèmes majeurs en écologie. Après une phase d'évaluation, il sera optimisé pour se conformer aux programmes dans ce domaine, et s'appuiera sur des études de cas. L'objectif de l'environnement d'enseignement conçu par DYNALEARN est d'encourager les jeunes européens à s'engager dans l'apprentissage de la science, et à leur donner les moyens de mieux comprendre les concepts qui sous-tendent des sujets scientifiques complexes. Ce projet a été motivé par le manque d'outils adaptés, efficaces et à jour utilisables par les enseignants en sciences en Europe. On espère que le système conçu par DYNALEARN plaira aux jeunes et deviendra un outil d'enseignement très utilisé pour de nombreux domaines, dans le secondaire comme dans l'enseignement supérieur.