Un gène relie l'obésité au diabète
Des chercheurs ont découvert une séquence génétique qui met en relation la prise de poids et le risque de développer un diabète de type 2. Cette découverte révèle un lien génétique entre l'obésité et les problèmes de santé associés, ce qui pourrait faciliter l'identification de personnes présentant un risque plus élevé, et mener au développement d'un traitement plus efficace. L'étude a été réalisée conjointement par des scientifiques français, britanniques et américains. Elle montre que cette séquence est prépondérante chez plus de la moitié de la population du Royaume-Uni, et considérablement plus fréquente chez les personnes d'ascendance indienne (Asie). Cette séquence pourrait même être responsable de la croissance inquiétante des maladies cardiovasculaires, notamment chez cette population. «Jusqu'ici, nous disposions de connaissances très limitées en matière de composante génétique des problèmes couramment associés à l'obésité, comme les maladies cardiovasculaires ou le diabète», déclare le professeur Jaspal Kooner du National Heart and Lung Institute de l'Imperial College de Londres (Royaume-Uni). «La découverte d'un lien étroit entre la séquence génétique et les effets physiques notables est très importante, surtout lorsque la moitié de la population possède cette séquence.» Une équipe de scientifiques de l'Imperial College de Londres, de l'université du Michigan (États-Unis) et de l'Institut Pasteur en France, a étudié l'association entre les marqueurs génétiques uniques (variation d'une seule paire de base, ou SNP) et les caractéristiques physiques liées à l'obésité. Ils ont découvert que cette nouvelle séquence génétique était associée à une progression de deux centimètres du tour de taille, un gain de poids de deux kilogrammes et une tendance à développer une résistance à l'insuline, pouvant conduire au diabète de type 2. Selon les chercheurs, cette séquence pourrait être impliquée dans le contrôle du gène MC4R. Ce gène influe sur la consommation alimentaire ainsi que sur l'énergie dépensée ou conservée. Il a été mis en relation avec des formes rares d'obésité infantile. L'association de cette nouvelle découverte à d'autres recherches sur les gènes de conservation de l'énergie pourrait modifier la façon de gérer et de traiter l'obésité. L'étude a également montré que cette séquence était présente chez la moitié de la population britannique, et qu'elle était un tiers plus fréquente chez les personnes d'origine indienne. Cette étude pourrait expliquer l'importance de l'obésité et de la résistance à l'insuline chez les Indiens d'Asie, qui représentent 25% de la population mondiale mais qui compteront pour 40% des maladies cardiovasculaires au niveau mondial au cours de la prochaine décennie. «Mieux comprendre les gènes à l'origine de problèmes tels que le diabète ou les maladies cardiovasculaires facilitera l'identification des personnes présentant le risque le plus élevé, en raison de leur héritage génétique», poursuit le professeur Kooner. «Nous ne pouvons pas modifier cet héritage, mais nous pouvons cependant proposer des mesures préventives, notamment concernant leur style de vie (régime alimentaire et exercice), et identifier de nouvelles cibles médicamenteuses pour réduire l'impact de la maladie.» Cette étude a été menée dans le cadre de l'activité London Life Sciences Population (LOLIPOP), à laquelle ont participé environ 30000 citoyens britanniques. Elle a évalué les causes génétiques et environnementales des maladies cardiovasculaires, du diabète et de l'obésité, pour des personnes d'origine indienne ou européenne.
Pays
France, Royaume-Uni, États-Unis