Des scientifiques européens lauréats des prix Nobel 2007 de médecine et de physique
Les scientifiques européens ont été les grands vainqueurs des prix Nobel 2007 attribués jusqu'à présent, décrochant les prix de médecine et de physique pour leurs avancées scientifiques. Trois scientifiques, un Italien et deux Britanniques de naissance, se sont partagé le prix Nobel de médecine pour leurs découvertes révolutionnaires en génétique. Deux d'entre eux ont à présent la nationalité américaine. Mario Capecchi, Oliver Smithies et Briton Martin Evans ont mis au point une technique connue sous le nom de «ciblage de gènes» qui leur a permis de reproduire des maladies humaines chez les souris en modifiant génétiquement leurs cellules souches. Selon le comité Nobel, cette technique a livré un nombre important d'enseignements nouveaux sur des maladies telles que le cancer ou les affections cardiovasculaires. Dans un communiqué, le comité Nobel fait l'éloge de la technique en la qualifiant de «technologie d'une immense importance» qui trouve un champ d'application dans pratiquement tous les domaines de la recherche biomédicale. «Le ciblage de gènes de souris a envahi tous les domaines de la biomédecine. Son impact sur la compréhension du rôle des gènes et ses bénéfices pour le genre humain vont continuer de croître pendant de nombreuses années», estime le Comité. Plus connue sous le nom de «knock out» de gène, cette technique permet aux scientifiques d'inactiver des gènes spécifiques et de contrôler l'impact résultant de façon à établir le rôle individuel des gènes dans le développement embryonnaire, la physiologie de l'adulte, le vieillissement et les maladies. Jusqu'à présent, plus de 10 000 gènes de souris ont été inactivés, et d'autres devraient bientôt connaître le même sort. Plus de 500 modèles d'étude de maladies humaines ont ainsi été développés en utilisant des souris, notamment les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives, le diabète et le cancer. Le prix Nobel de physique a pour sa part été attribué au Français Albert Fert et à l'Allemand Peter Grunberg pour leur découverte du phénomène de la magnétorésistance géante (GMR), par lequel d'infimes variations magnétiques entraînent de fortes variations de la résistance électrique. Cette découverte, qui remonte à 1988, a permis de développer des têtes de lecture sensibles capables de lire les données stockées sur les disques durs des ordinateurs, des iPods et de nombreux autres appareils numériques. Elle a également rendu possible une miniaturisation radicale des disques durs ces dernières années. La GMR utilise des structures composées de couches extrêmement fines de différents matériaux magnétiques. Pour cette raison, elle peut également être considérée comme «l'une des premières applications véritablement significatives de ce domaine prometteur qu'est la nanotechnologie», peut-on lire dans un communiqué de l'Académie royale des sciences de Suède. «Les applications de ce phénomène ont révolutionné les techniques permettant de lire l'information stockée sur des disques durs», poursuit le communiqué. «Cette découverte joue également un rôle majeur dans la conception de divers capteurs magnétiques, ainsi que dans le développement d'une nouvelle génération de composants électroniques».
Pays
Royaume-Uni