Un nouvel ensemble de directives fait passer la résilience aux crises au niveau supérieur
Les catastrophes – qu’elle soient naturelles ou causées par l’homme – peuvent avoir un impact sur nous tous, du niveau individuel à celui des organismes privés et publics, voire des gouvernements. Il est donc nécessaire de se munir d’une certaine capacité de rebond, qui prendra souvent la forme de plans et procédures de gestion de crise. Les membres du consortium DARWIN soutiennent toutefois que la plupart des stratégies existantes pourraient être améliorées. Comme le souligne Mme Ivonne Herrera, coordinatrice du projet au nom de SINTEF, l’un des plus grands organismes de recherche indépendants d’Europe: «Les catastrophes naturelles et anthropiques récentes ont mis en évidence les limites de ces types de plans et de procédures. Chez DARWIN, nous pensons qu’une approche plus résiliente est nécessaire pour se préparer aux événements, prévisibles ou inattendus, et pour y faire face.» Le projet soutenu par l’UE estime qu’augmenter la résilience consiste essentiellement à regrouper le corpus de connaissances scientifique en croissance constante dans un ensemble complet de directives de gestion de la résilience et à le rendre plus tangible par le biais d’outils et de jeux de simulation exploitant cet éventail de connaissances/interventions. Selon Ivonne Herrera, les directives de DARWIN sont les premières du genre. Au lieu de se contenter d’être normatives, elles prennent en compte le fait que certaines organisations appliquent peut-être déjà ces bonnes approches de gestion de la résilience sans même le savoir. Elles peuvent être considérées comme une somme de références permettant aux organisations d’adopter une position critique vis-à-vis de leurs plans de gestion de crise existants et de les enrichir avec les directives DARWIN. Ces directives sont également dynamiques et conviviales. «Elles couvrent un certain nombre d’approches de gestion de la résilience avec un total de 13 cartes de capacité (CC)», explique Ivonne Herrera. «L’outil propose des interventions concrètes susceptibles d’être mises en œuvre dans les organisations pour améliorer les capacités de résilience spécifiques.» Chaque CC traite d’un sujet spécifique, de l’établissement de réseaux à la communication avec le public. Une vaste communauté de 170 experts en gestion de crise et de chercheurs de 25 pays a cocréé et évalué les directives de DARWIN. Leurs avis d’experts et leurs évaluations à chaque étape du processus garantissent la durabilité de l’utilisation des directives au cours des prochaines années. Des applications dans des domaines variés Pour étudier et tester l’efficacité de leur approche, l’équipe du projet a décidé de se concentrer sur les soins de santé et la gestion du trafic. Ils ont identifié des interventions pertinentes pour ces deux secteurs ainsi que des aspects spécifiques au contexte pour chaque infrastructure critique. «Nos recherches ont permis de trouver des moyens d’améliorer un certain nombre de pratiques et de méthodes. Par exemple, pour apprendre des événements, nous nous sommes inspirés de la discipline d’ingénierie de la résilience en réfléchissant également à “ce qui a bien fonctionné” plutôt que de nous limiter à “ce qui a mal fonctionné”. Les questions de déclenchement, les méthodes et les outils inclus dans les cartes de capacité peuvent être utilisés pour analyser les pratiques, stratégies, procédures et directives en vigueur. Par exemple, sur la base de nos directives et de nos cartes de capacité, un responsable de la gestion du trafic aérien a décidé de réviser ses plans de préparation aux situations d’urgence», déclare Ivonne Herrera. De nombreux experts participants, dont des gestionnaires de crise d’infrastructures critiques, ont déjà commencé à appliquer les directives DARWIN dans leurs organismes respectifs. Le consortium espère poursuivre son travail et recherche actuellement de nouveaux financements aux niveaux national et européen.
Mots‑clés
DARWIN, résilience, crise, directives