Thérapie assistée par mobile pour la schizophrénie
Les programmes communautaires pour la schizophrénie sont principalement axés sur les patients ayant connu un premier épisode ou présentant des symptômes négatifs. Les patients présentant des symptômes positifs persistants ne participent généralement pas et nécessitent de longues périodes de soins hospitaliers, induisant une souffrance excessive et un plus grand risque de mortalité et de multimorbidité. Pour aggraver les choses, ces mesures ne sont pas suffisantes pour obtenir une rémission chez les patients atteints de schizophrénie résistante au traitement. Pour résoudre ce problème, le projet m-RESIST, financé par l’UE, a proposé de développer des applications de santé mobiles pouvant aider à surveiller et à traiter les patients atteints de schizophrénie. Le consortium m-RESIST a intégré une expertise technologique et clinique pour surmonter le défi majeur que représente la traduction des interventions cliniques complexes en fonctionnalités système et outils TIC spécifiques. Les avantages des applications de santé mobiles Dans l’ensemble, les interventions de santé mobiles favorisent l’engagement et l’autonomisation des patients, ainsi que leur implication dans le processus thérapeutique. «Les études montrent que l’implication des patients dans leur propre traitement contribue à améliorer le respect des prescriptions et à réduire les rechutes», explique le coordinateur du projet, M. Jesús Berdún Peñato. De plus, une solution de santé mobile facilite le suivi des patients en intégrant l’assistance de différents professionnels de la santé, notamment des psychiatres et des psychologues. La solution m-RESIST intègre une application mobile, une montre intelligente qui collecte les données des patients et les envoie sans fil au smartphone, ainsi qu’une plateforme Internet utilisée par les prestataires de soins pour surveiller l’état du patient. L’application permet de suivre les signes avant-coureurs, les symptômes et les variables biologiques des patients comme le niveau d’activité, la fréquence cardiaque, le rythme de sommeil et le nombre de pas. L’intervention se concentre sur les problèmes clés et établit un lien entre les signes avant-coureurs chez le patient et des stratégies de thérapies cognitives et comportementales personnalisées. Les soignants peuvent également échanger des messages avec les prestataires de soins de santé du patient. L’approche m-RESIST est adaptée à l’état du patient. Elle a été conçue pour fournir un ensemble de questions de base via l’application destinées à mesurer l’état clinique des patients et, en fonction de leurs réponses, à établir un suivi avec des questions supplémentaires ou des recommandations appropriées. Fait important, l’intervention de m-RESIST est capable de détecter une aggravation clinique du patient. Cela est possible grâce à la comparaison des variables cliniques et issues des capteurs au profil de référence créé en capturant des données multidimensionnelles pendant une période donnée. Avec des algorithmes prédéfinis, le système peut détecter des changements importants et déclencher des recommandations, des notifications ou, dans les cas extrêmes, suggérer aux patients et aux soignants une assistance d’urgence. L’importance de l’implication du patient Lorsqu'il s'agit de tester une solution innovante de gestion de la maladie et d'intervention thérapeutique, il est primordial que patients, soignants et professionnels participent tous activement aux essais. Comme l’explique M. Berdún, «la réceptivité du patient était l’une des principales préoccupations du projet. Nous avons utilisé différentes méthodes (groupes de discussion, ateliers, pilotes) pour intégrer les patients dans l’équipe.» Les explications des cliniciens sur les avantages de cette approche ont été essentielles au succès de la participation des patients. Une vidéo a également été produite pour détailler la portée du projet. Dans l’ensemble, la solution m-RESIST a été testée avec succès chez de vrais patients et a contribué à améliorer les soins. Selon la littérature et les organisations professionnelles, les patients atteints de schizophrénie ont besoin, en plus de réduire les symptômes psychotiques, d’informations concernant leur état, leur traitement et les stratégies pour l’affronter. M. Berdún est persuadé qu'«en faisant la promotion de l’implication des patients dans le processus thérapeutique et en personnalisant leur traitement, la solution m-RESIST aura un impact sur l’état des patients et la qualité des soins.»
Mots‑clés
m-RESIST, schizophrénie, application mobile