Un détecteur compact pour réagir plus vite aux épidémies de norovirus
Chaque hiver, l'hôpital de Karolinska en Suède subit une importante épidémie due à des norovirus (grippe). En conséquence, des centaines d'employés et des milliers de patients sont malades pendant plusieurs jours et des salles entières sont fermées. Cette épidémie coûte des centaines de milliers d'euros, retarde considérablement les opérations vitales et réduit de façon sévère les capacités de soins de santé de la région du grand Stockholm. Bien sûr, ce phénomène n'est pas limité à l'hôpital Karolinska, car il s'agit d'un phénomène récurrent dans les hôpitaux, les services d'accueil de jour, les maisons de retraite et les lieux de travail du monde entier. Sans la mise en œuvre de contre-mesures efficaces, ces épidémies paralysantes réapparaîtront, hiver après hiver. La lutte contre une épidémie pâtit d'un manque d'informations précises quant à la localisation des concentrations élevées de virus. Pour combler cette lacune, le projet NOROSENSOR, financé par l'UE, a développé une technologie de base pour un prototype de détecteur avancé de virus. Ce capteur peut être utilisé pour contrôler la concentration de virus et d'autres pathogènes en suspension dans l'air dans les zones à haut risque, comme les hôpitaux, les maisons de retraite, les entreprises de nettoyage et les navires de croisière. Petit mais puissant Les méthodes traditionnelles d'échantillonnage de l'air reposent sur des équipements très spécialisés et le transport des échantillons à analyser vers un laboratoire central, un processus long et peu rentable. «Même s'il est efficace, ce système est mal adapté à la surveillance de plusieurs lieux ou au dépistage en dehors d'un laboratoire, deux conditions préalables pour combattre une épidémie», explique Fredrik Calborg, coordinateur du projet. Le détecteur du projet, quant à lui, combine un échantillonnage électrostatique air-liquide à faible consommation, la préparation d'échantillons microfluidiques compacts et de nouveaux outils moléculaires pour atteindre les seuils très bas permettant de détecter les particules virales dans l'air. Des technologies extrêmement sensibles à base de cristal de quartz ou des technologies numériques similaires assurent une lecture à l'intérieur du capteur. L'unité compacte, qui peut être alimentée par batteries, est assez petite pour être facilement transportée. Même si le projet n'a pas pu tester le détecteur en dehors d'un environnement contrôlé en laboratoire, le prototype testé a pu analyser et signaler avec succès la présence de particules virales en suspension dans l'air. «En attendant la fin des tests, il semble que la première utilisation des capteurs sera d'équiper les nombreux systèmes de purification d'air actuellement disponibles sur le marché», déclare M. Carlborg. «Bien que ces systèmes puissent purifier l'air, ils sont incapables d'évaluer la nature et la quantité de ce qu'ils nettoient. Grâce au Norosensor, ils seront en mesure de le faire.» Selon M. Carlborg, lorsqu'il sera prêt à être utilisé comme système autonome dans un environnement hospitalier, sa première application pourra être de surveiller et contrôler l'air et la ventilation, après et pendant une épidémie de norovirus. «En connaissant la concentration de virus dans l'air, un hôpital peut plus facilement repérer l'origine d'un foyer ou mettre en œuvre des mesures plus ciblées pour lutter contre la contamination, lui permettant ainsi de rouvrir plus rapidement une salle», a-t-il ajouté. Le potentiel du marché Les technologies développées au cours du projet NOROSENSOR sont destinées à apporter une réponse rapide et efficace aux épidémies de norovirus, afin de limiter les atteintes aux personnes ainsi que l'impact et le coût que ces épidémies font peser sur la société. Le confinement précoce des épidémies virales permet de limiter les fermetures dues à l'indisponibilité du personnel, ce qui se traduit par des économies se chiffrant en milliards d'euros. «Lorsque cette technologie arrivera sur le marché, elle constituera un outil efficace pour l'échantillonnage direct des norovirus en suspension dans l'air, en cas d'épidémie», déclare M. Carlborg. «Grâce à cette technologie, on pourra collecter de façon beaucoup plus rapide et précise les données épidémiologiques, ce qui permettra à un hôpital comme Karolinska de briser le cycle hivernal du norovirus.»
Mots‑clés
NOROSENSOR, norovirus, épurateur d'air électrostatique à faible consommation, microfluidique compacte, nouveaux outils moléculaires, technologies à cristal de quartz