Des nanotransporteurs multimodaux pour l'administration de médicaments
Les nanotransporteurs pour l'administration de médicaments se présentent comme des outils puissants qui stimulent la spécificité, réduisent les effets secondaires et renforcent l'efficacité. L'inclusion de médicaments hydrophobes dans les nanoparticules améliore également leur pharmacocinétique, et l'incorporation des ligands de surface facilite l'administration ciblée. La modification en surface des caractéristiques physico-chimiques des nanoporteurs assure aussi qu'ils pourront circuler pendant une longue période. La portée du projet BIONANOMUTT (Multi-compartmental biomolecular nanocarriers for multi-modal targeted therapies), financé par l'UE, était de mettre au point des structures de nanoparticules auto-assemblées multifonctionnelles pour l'administration de médicaments. Les scientifiques ont ainsi produit des médicaments peu solubles dans l'eau et les ont encapsulés dans des nanoparticules de bicouche lipidique en forme de disque. Ils ont étudié au total 12 médicaments. Les chercheurs ont constaté une corrélation entre la capacité du médicament à assouplir la membrane de la bicouche lipidique et l'efficacité de son chargement dans les nanodisques. Les scientifiques ont modifié la composition lipidique des nanodisques pour libérer efficacement le médicament, et utilisé un étiquetage enzymatique de la protéine matricielle pour surveiller l'assimilation par les cellules. Par ailleurs, le consortium a généré des structures basées sur le liposome avec une capacité d'adhésion transmise par l'ADN. Les propriétés de furtivité de ces particules pourraient être stimulées davantage par la fonctionnalisation avec des lipides fonctionnalisés par des polymères. De plus, l'inclusion de motifs sensibles au pH a permis de désassembler les vésicules liées à l'ADN en modifiant le pH. D'un point de vue translationnel, l'équipe scientifique a examiné et caractérisé les réactants de liaison spécifiques de biomarqueurs tumoraux connus, dont FGFR1 et FGFR3 pour le cancer de la vessie. Ces réactants ont présenté des affinités de liaison dans la gamme nanomolaire, et pourraient être repris par des cellules exprimant les récepteurs, validant ainsi la spécificité de l'approche. Les nanoporteurs de BIONANOMUTT devraient faire progresser les traitements par médicaments, et avoir un impact notable sur le statut socio-économique de la population européenne.
Mots‑clés
Nanotransporteurs, administration des médicaments, bicouche lipidique, nanodisque, FGFR1, FGFR3, cancer de la vessie
