Renforcer la recherche en génie tissulaire
L'ingénierie tissulaire et la médecine régénérative (ITMR) représentent un domaine médical pluridisciplinaire complexe qui nécessite des qualifications complémentaires et multisectorielles dans divers domaines comme la science des matériaux ou la biologie cellulaire. Le projet MULTITERM («Training multidisciplinary scientists for tissue engineering and regenerative medicine»), financé par l'Union européenne, a ainsi recruté et formé 13 jeunes chercheurs (ESR, pour early stage researcher) pour développer des produits et des techniques innovantes dans le domaine de la régénération tissulaire. Le projet a permis d'organiser six ateliers de formation pluridisciplinaires, neuf cours magistraux ainsi que plusieurs cours supplémentaires. Ces formations ont permis aux jeunes chercheurs d'obtenir les compétences nécessaires dès le début de leurs projets.Ils ont ainsi développé plusieurs procédés de purification à grande échelle, nécessaires pour l'ingénierie des tissus mous. Ils ont également développé de nouveaux matériaux; gels synthétiques injectables, substituts osseux et dermiques ainsi que des matrices hybrides composées de polymères tressés et de collagène. La biocompatibilité, l'efficacité et l'innocuité de ces nouveaux matériaux ont été testées in vitro sur des cellules prélevées sur des échantillons chirurgicaux. Leurs propriétés mécaniques et le comportement cellulaire ont été étudiées de manière approfondie afin de déterminer la structure matricielle optimale du collagène. Les jeunes chercheurs ont ensuite élaboré des matrices extracellulaires contenant différents assemblages afin de développer des matrices standards pour chaque application et confirmé leur pertinence pour l'ingénierie tissulaire et la médecine régénérative. L'un des problèmes majeurs limitant l'efficacité de ces tissus in vitro est l'absence d'un système adéquat de vascularisation. Pour résoudre cette question, les jeunes chercheurs du projet ont donc travaillé sur la pré-vascularisation des biomatériaux en utilisant des cellules endothéliales et des cellules de la fraction stroma-vasculaire. Ils ont ainsi réussi à développer un hydrogel pré-vascularisé d'un diamètre de 3 cm, leurs recherches sont maintenant axées sur la mise à plus grande échelle du processus. Pour les études de suivi à long terme chez l'animal, les chercheurs ont développé une technologie de contraste IRM en utilisant des hydrogels et ciment osseux modifiés. Ils ont ainsi obtenu une meilleure image en utilisant des agents de contraste comme les dendrimères fluorinés et des nanoparticules d'oxyde de fer super paramagnétiques. Les travaux du projet MULTITERM ont non seulement renforcé les capacités de l'Europe dans ce domaine mais également permis le développement de biomatériaux innovants pour le tissu osseux et la peau. Ces résultats sont bénéfiques pour l'économie de l'Union européenne et la santé de ses citoyens.