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De nouveaux capteurs peuvent détecter une bombe avant même qu'elle ne soit enclenchée

Le projet BONAS a développé des dispositifs de détection précoce équipés de capteurs chimiques pour la détection d'explosifs.

Les dispositifs explosifs improvisés représentent l'une des plus grandes menaces de sécurité en Europe. Mais qu'en serait-il si nous pouvions détecter ces dispositifs avant même qu'ils ne soient prêts à exploser? Le projet BONAS souhaite y parvenir avec une gamme de dispositifs de détection précoce à base de capteurs chimiques. Bien que l'Europe soit généralement considérée comme un lieu de vie sécurisé, des attaques isolées ont placé le terrorisme en haut de l'agenda pour la sécurité de l'UE. Les attentats à la bombe de Londres en 2005, l'explosion d'une voiture à Oslo en 2011 et les attaques d'Al Quaida sur la ligne ferroviaire de Madrid en 2004 parlent d'elles-mêmes: Les terroristes armés de dispositifs explosifs improvisés peuvent frapper à tout moment. Nous avons besoin de nouvelles technologies pour trouver ces dispositifs avant qu'ils ne mettent la vie de citoyens européens en danger. Le projet BONAS («BOmb factory detection by Networks of Advanced Sensors»), financé par l'UE, apporte une touche d'espoir grâce au développement d'une nouvelle technologie de détection précoce. Le consortium, composé de 12 partenaires spécialisés dans la recherche, le développement de capteurs, les nanotechnologies, la technologie sans fil et le déploiement sur le terrain, vise à développer des détecteurs de pointe pour la détection des traces chimiques laissées par des dispositifs explosifs cachés, dans l'air ou dans l'eau. La réelle innovation est cependant sur l'étendue de leurs capacités. Selon le coordinateur du projet, Antonio Palucci de l'Italian National Agency for New Technologies (ENEA), les capteurs peuvent détecter des précurseurs d'explosifs avant même qu'ils soient transformés en bombe artisanale. Palucci explique, dans l'entretien exclusif accordé au magazine research*eu consacré aux résultats, les objectifs du projet, comment son équipe et lui sont près de les réaliser et les possibilités d'utilisation de ces nouvelles technologies par les agences de sécurité nationale de toute l'Europe. Quel est le principal objectif du projet? La sécurité des citoyens européens est l'un principaux sujets de préoccupation. Ceci est le résultat d'attaques terroristes ou d'évènements criminels inattendus ayant entraîné des explosions qui ont fortement choqué la population, comme ce qu'il s'est passé en Norvège en 2011. La CE a pris différentes mesures pour contrecarrer ces évènements à l'aide d'instruments sociaux et technologiques. Il est aujourd'hui beaucoup plus difficile et long de collecter, d'assembler et de mettre en œuvre un «dispositif explosif improvisé» (IED) lors de la planification d'un acte terroriste et/ou criminel. Le projet BONAS fait avancer ces instruments un peu plus loin. Nous avons développé de nouveaux capteurs pour détecter non seulement les composants explosifs cachés, mais également les agents précurseurs nécessaires à leur fabrication. Tous ces capteurs sont reliés par un réseau sans fil ce qui facilite et rend leur gestion plus efficace. Nous avons, de plus, élaboré une stratégie à appliquer sur le terrain permettant de soutenir les services de renseignements dans la découverte d'activités illégales suspectées. Comment votre technologie fonctionne-t-elle en comparaison avec les systèmes de détection existants? Qu'a-t-elle de plus innovant? Nous avons mis en place cinq technologies pour aborder la détection d'agents précurseurs dans différents états, notamment sous forme liquide, de particules et de vapeur. Aucun capteur n'est capable aujourd'hui de détecter des agents précurseurs, nous avons donc créé les solutions technologiques dans ce but. Nous avons, en particulier, adapté des technologies, telles que le lidar (laser stand-off detection of vapour emissions) et le QEPAS (in-situ quantum cascade laser detection of vapour emissions) pour la détection de molécules spécifiques émises lors de la phase de préparation. Nous avons amélioré des capteurs électrochimiques pour intégrer des multi-électrodes capables de détecter des substances anormales émises dans les eaux usées. Nous avons également équipé un capteur portable Raman d'un échantillonneur de particules, lui-même doté d'une surface métallique à nanostructure pour augmenter ses capacités de détection. Cette technique utilise concrètement une technologie au laser pour identifier les empreintes chimiques des explosifs dans l'air et elle peut émettre un avertissement si les concentrations dépassent un seuil défini. Dans quelles situations les capteurs sans fil pourraient-ils être utilisés? La stratégie envisagée de répartition des capteurs sans fil comprend l'utilisation des réseaux d'eaux usées pour étendre la couverture des secteurs. Les détecteurs pourraient être utilisés non seulement pour la détection à distance (donc éloignée des personnes et centres de vie pour réduire le risque de dommages importants), mais également sur place. Tous les capteurs pourraient être dissimulés et déployés autour des points suspects. Quels ont été les principaux obstacles rencontrés durant le projet et comment les avez-vous surmontés? La principale difficulté a été d'adapter l'échantillonneur aux capteurs. Les solutions mécaniques et techniques ont pu être approuvées par nos partenaires après différents essais. Où en êtes-vous en termes d'étude de faisabilité? La technologie répond-elle à vos attentes initiales? L'étude de faisabilité est terminée et je peux dire avec fierté que nous avons pu répondre aux exigences initiales. Le projet touche à sa fin. Une production de masse est-elle envisageable? Le réseau de capteurs a déjà été testé lors de deux campagnes de terrain. La première en juin 2014 à la l'aéroport militaire Pratica di Mare (Rome, en Italie) et la seconde en septembre sur le site de FOI (Swedish Defence Research Agency) près de Stockholm, en collaboration avec le projet EMPHASYS. Bien sûr, de par la nature spécifique de l'application, à savoir la détection d'agents précurseurs dont la liste est classée, une réelle production de masse n'est pas envisageable pour tous les capteurs. Mais le spectromètre manuel Raman a été récemment mis sur le marché par la PME partenaire. Votre projet a-t-il suscité de l'intérêt de la part des autorités gouvernementales, en Europe ou ailleurs? Plusieurs agences d'investigation légale italiennes (la police scientifique, la gendarmerie et l'aviation militaire) ont déjà exprimé leur intérêt. Le FOI a également témoigné beaucoup d'enthousiasme pour nos solutions. Pour plus d'informations, veuillez consulter: BONAS http://bonas.tekever.com/

Pays

Italie

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