Des capteurs satellitaires pour des routes plus sûres
La surutilisation des revêtements routiers contribue inévitablement à leur dégradation, avec les risques pour la sécurité des usagers que cela implique. Le problème est encore exacerbé lorsque les conditions météorologiques sont difficiles. Identifier suffisamment tôt les revêtements routiers problématiques pourrait permettre d’alerter les usagers de la route et les inciter à emprunter d’autres itinéraires, mais également permettre aux autorités d’effectuer les travaux de maintenance requis de manière efficace et optimale.
Développement et installation de capteurs pour les véhicules
Pour ce faire, le projet ESRIUM, financé par l’UE, a développé et installé des capteurs pour les véhicules. Ces capteurs fournissent des données permettant de créer une carte numérique des dommages subis par la chaussée, à l’aide d’un système de positionnement par satellite. «Le projet a été inspiré par les capacités du système mondial de navigation par satellite (EGNSS) pour la géolocalisation de précision et l’autonomie des véhicules», explique le coordinateur du projet, Matthias Ruether, de Joanneum Research en Autriche. «Une fois qu’il sera possible de déterminer avec précision la position des véhicules autonomes et semi-autonomes sur la route, ceux-ci pourront légèrement modifier leur trajectoire afin d’éviter les changements, même minimes, de la qualité du revêtement routier. Avec ESRIUM, nous avons voulu créer la base de données pour de telles stratégies d’optimisation et en démontrer les avantages pour la sécurité et l’efficacité des ressources sur la route.» Le projet a sélectionné de nouveaux systèmes de capteurs à prix moyen pour la détection des dégradations des routes. Il a développé une plateforme qui diffusera de manière conviviale des recommandations d’itinéraires précis et signalera les endroits potentiellement dangereux aux flottes automatisées de voitures et de camions, ainsi qu’aux autorités chargées de l’entretien des routes.
Testé dans des environnements urbains et autoroutiers
Les prototypes de systèmes de capteurs du projet ont été montés sur des véhicules et testés dans des environnements urbains et autoroutiers. Des algorithmes ont utilisé les données recueillies pour détecter et classer les dégâts des routes. Le positionnement par satellite a permis de déterminer l’emplacement exact de chaque site endommagé. «Les flottes de véhicules étaient équipées d’un système de capteurs peu coûteux qui surveillait en permanence la surface de la route», explique Matthias Ruether. «Les informations fournies par les capteurs ont été converties en informations sur la qualité des routes à l’aide de méthodes d’IA. Ces informations peuvent ensuite être directement affichées sous forme de carte numérique, par exemple en étant directement superposées à OpenStreetMap.» Cette carte numérique des dégradations de la route indique les endroits à éviter. Les méthodes d’IA ont également été utilisées pour prédire la dégradation de la qualité des routes au fil du temps, une information précieuse pour la planification de leur maintenance.
Un niveau supplémentaire de sécurité et d’efficacité
Le projet ESRIUM a été lancé en prévision de l’introduction généralisée de voitures partiellement automatisées et de flottes de camions. Les capteurs ont été spécialement conçus pour être faciles à installer et apporter un niveau supplémentaire de sécurité et d’efficacité. «Une étude d’acceptation par les utilisateurs a été menée pour immédiatement identifier les écueils potentiels de la mise sur le marché», ajoute Matthias Ruether. Les prochaines étapes consisteront à développer une version du système de capteurs prête à la production et à automatiser l’ensemble du flux de travail. Le consortium du projet entend également trouver des moyens d’intégrer de manière homogène la carte finale de l’usure des routes dans des scénarios d’utilisation quotidienne, et d’étendre la solution aux routes rurales et secondaires. «Nous espérons qu’un projet de suivi sera lancé prochainement, afin de soutenir l’élévation de la maturité technologique de ces innovations», confie Matthias Ruether. «Une nouvelle phase de démonstration permettra de convaincre les premiers clients d’investir dans le système et de le lancer sur le marché.»
Mots‑clés
ESRIUM, numérique, route, surface, dommages, EGNSS, système mondial de navigation par satellite, automatisé, véhicule, satellite