Mettre la Terre sous le microscope grâce à la science citoyenne
La recherche de pointe sur les matériaux qui composent notre planète est essentielle pour garantir un avenir sûr et durable pour tous. Ces travaux peuvent nous aider à mieux comprendre des phénomènes tels que les tremblements de terre, à identifier les menaces potentielles liées à l’extraction minière, et à trouver des solutions pour stocker le dioxyde de carbone en toute sécurité sous la surface. «Nous n’avons qu’une seule Terre, c’est pourquoi nous devons comprendre les matériaux sur lesquels nous nous trouvons tous les jours», explique Oliver Plümper, coordinateur du projet EXCITE et professeur agrégé de géosciences à l’université d’Utrecht aux Pays-Bas.
Connecter les chercheurs de toute l’Europe
Le projet EXCITE visait à soutenir l’excellence dans la recherche sur les matériaux terrestres, en fournissant aux scientifiques un accès libre et facile à l’équipement et aux données dont ils ont besoin. Pour ce faire, le projet a réuni 15 institutions européennes, toutes dotées d’installations de microscopie électronique ou à rayons X haut de gamme. De nombreux scientifiques ne disposent pas de la technologie dont ils ont besoin dans leur propre institution, ou n’ont pas accès au financement nécessaire pour utiliser les installations existantes. L’infrastructure de recherche EXCITE est conçue pour rendre l’équipement plus accessible aux chercheurs en sciences de la Terre en début de carrière, ainsi qu’aux chercheurs plus expérimentés. «L’idée est que ce réseau aidera les chercheurs à répondre à toutes les questions relatives aux matériaux terrestres», explique Oliver Plümper. «Il peut s’agir d’une question fondamentale, par exemple: “Pourquoi cette roche est-elle comme cela?” ou de questions plus pratiques telles que: “Cette roche constitue-t-elle un bon moyen de stockage pour l’hydrogène?”» Un élément important du réseau est que chaque institution partenaire apporte des compétences et des atouts spécifiques qui, mis en commun, amélioreront la qualité de la recherche. Des ateliers de sensibilisation axés sur le potentiel du réseau ont également été organisés. «Certains chercheurs se concentrent sur la microscopie à l’échelle nanométrique, tandis que d’autres s’intéressent à l’utilisation de la microscopie 3D pour des objets plus grands», ajoute Oliver Plümper. «Cette infrastructure de recherche rend possible l’imagerie corrélative grâce à l’utilisation de différentes techniques.»
Faciliter l’accès à la technologie
Le projet EXCITE, qui devrait s’achever en avril 2024, a déjà permis à de nombreux chercheurs d’accéder à la technologie et aux données dont ils ont besoin. «Ce travail a été multiple, allant de la recherche sur l’évolution des mammifères sur Terre à des sujets axés sur la transition énergétique et le changement climatique», explique Oliver Plümper. L’équipe du projet a également développé un certain nombre de nouveaux outils, dont un modèle d’apprentissage automatique accessible au public pour l’analyse des données. «Le réseau offre également aux nouveaux utilisateurs une plateforme pour discuter des résultats et obtenir de l’aide», explique Veerle Cnudde, coordinatrice du projet, affiliée à l’université d’Utrecht (Pays-Bas) et à l’université de Gand (Belgique). «Pour ceux qui n’auraient jamais utilisé cette technologie de microscopie auparavant, elle ouvre le monde et montre ce qui est possible.»
Soutenir un écosystème des sciences de la Terre
Le projet a suscité un grand intérêt au sein de la communauté des sciences de la Terre. «La communauté EXCITE a été extrêmement active au cours des deux dernières années et demie, ce qui montre que cet espace de recherche répondait à un réel besoin», remarque Oliver Plümper. Le financement d’un projet de suivi a déjà été obtenu. Les travaux de construction de l’infrastructure se poursuivront, et le consortium EXCITE mettra également l’accent sur l’analyse des données. «Si la collecte de données peut être rapide, les chercheurs constatent souvent qu’ils ne disposent pas de l’infrastructure informatique dont ils ont besoin», note Oliver Plümper. Dans l’ensemble, l’équipe du projet EXCITE est ravie des résultats obtenus à ce jour. «Toutes les personnes impliquées voient les avantages de cette infrastructure de recherche pour la communauté», ajoute Veerle Cnudde. «Nous sommes convaincus que c’est la seule façon d’aller de l’avant, en unissant nos forces et en voyant comment nous pouvons nous aider les uns les autres.»
Mots‑clés
EXCITE, Terre, microscopie, rayons X, électrons, tremblements de terre, dioxyde de carbone