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Biométrie douce et étiquetage des données pour la préservation de la vie privée

Un réseau de formation innovant (Innovative Training Network, ITN), financé par l’UE, a été mis en place avec l’objectif de former la prochaine génération de chercheurs et d’étudier des solutions efficaces pour aborder la question délicate de la protection de la vie privée au XXIe siècle.

Alors que l’utilisation de technologies avancées telles que l’IA, les capteurs et la biométrie ne cesse de croître, préserver le droit à la vie privée d’un individu s’avère de plus en plus complexe. Avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie, le projet PriMa a rassemblé des experts industriels et universitaires pour préparer de jeunes chercheurs à aborder la problématique de la préservation de la vie privée au XXIe siècle. Par le biais de programmes de doctorat interdépendants, des partenaires universitaires de toute l’Europe partagent leurs connaissances et leur expertise afin de fournir à ces chercheurs les outils nécessaires pour exercer un impact significatif dans leur spécialité. Le recours à la biométrie douce est l’un des domaines d’intérêt de l’ITN PriMa. Cette approche repose sur des caractéristiques physiques ou comportementales plus subjectives et moins discriminantes que les identifiants biométriques traditionnels tels que les visages, les empreintes digitales et les balayages de l’iris. La couleur des cheveux, la taille, la démarche, le rythme de frappe et la voix sont des exemples de ces attributs biométriques dits «doux». Au cours du projet, la nécessité de repenser la manière d’aborder la classification des caractéristiques démographiques est devenue évidente. En effet, les catégories actuelles se révèlent souvent limitées et peu représentatives de la diversité des identités humaines, et l’on observe des incohérences en matière d’étiquetage des attributs biométriques doux dans les ensembles de données d’images faciales. L’équipe du projet a ainsi constaté que l’obtention d’un taux de concordance élevé entre les annotateurs est essentielle pour garantir la fiabilité et la cohérence des données étiquetées. Dans l’ensemble, le projet PriMa a réuni des informations précieuses sur les défis et les possibilités liés à l’utilisation d’identificateurs biométriques subjectifs et peu discriminants pour reconnaître et décrire des personnes. Les travaux du projet mettent en évidence un besoin de transparence dans le processus d’étiquetage et la nécessité d’une approche plus inclusive pour définir les attributs démographiques. «En termes de contribution, PriMa nous a permis d’identifier les problématiques liées à l’étiquetage des données biométriques douces, illustrées dans le billet de blog de Zohra Rezgui, ce qui nous a amené à conclure que l’étiquetage des données démographiques est une tâche complexe nécessitant un examen minutieux et un grand souci du détail», explique le professeur Raymond Veldhuis, coordinateur de PriMa. «La manière dont les données sont étiquetées peut avoir un impact significatif sur la fiabilité et la précision des algorithmes d’apprentissage automatique» ajoute-t-il. «Il est important de contrôler la qualité des étiquettes, en particulier dans les ensembles de données liés à la biométrie douce, comme les images faciales, et de tenir compte de la subjectivité et de la diversité des identités humaines lors de la définition des attributs démographiques. PriMa n’a pas proposé, par exemple, de meilleurs protocoles pour l’étiquetage.» Les travaux sur la dissimulation du sexe à partir d’images faciales et de gabarits faciaux (données biométriques stockées à des fins de reconnaissance) constituent une contribution notable du projet. Les recherches menées sur la reconnaissance de la démarche à partir des capteurs intégrés aux smartphones, qui préserve la vie privée tout en maintenant les performances d’authentification sans révéler les données démographiques, en sont un autre exemple. PriMa a également analysé en profondeur les informations personnelles et sensibles extraites des capteurs d’arrière-plan des téléphones et les méthodes automatisées correspondantes. Elles portent essentiellement sur les données démographiques, l’activité et le comportement, les paramètres de santé et les caractéristiques corporelles, l’humeur et les émotions, la localisation et l’enregistrement des frappes au clavier, ainsi qu’un résumé des mesures proposées dans la littérature pour quantifier la protection de la vie privée du point de vue des données sensibles. Si vous souhaitez voir votre projet présenté comme le «Projet du mois» d’une de nos prochaines éditions, veuillez nous envoyer un courrier électronique à l’adresse editorial@cordis.europa.eu en nous précisant les raisons!

Mots‑clés

PriMa, vie privée, préservation de la vie privée, biométrie douce, attributs biométriques, données étiquetées, attributs démographiques, données sensibles