Des nouvelles du projet TheGayVoice: comment le son de votre voix peut amener à des discriminations
L’un des aspects les plus étonnants des recherches de Fabio Fasoli était la notion que le son de la voix d’un individu pouvait générer des formes subtiles ou manifestes de discrimination, dont la majorité est adressée aux personnes homosexuelles (par exemple dans le cadre d’une recherche d’emploi), en raison de stéréotypes sociétaux profondément ancrés. La recherche se poursuit, désormais dans le cadre d’une collaboration internationale Fabio Fasoli a poursuivi ses travaux sur le lien existant entre la voix et la discrimination, en continuant à publier des résultats issus du projet TheGayVoice (Beyond “Straight Talking”: The Consequences of Vocal Cues to Sexual Identity for Modern Prejudice) tout au long de l’année 2019. Certaines de ses découvertes ont suscité l’intérêt des médias. «J’étudie la manière dont l’expérience de “sonner gay” affecte la santé mentale des individus gays et lesbiens», explique-t-il. «J’ai également démarré de nouveaux projets; l’un d’entre eux s’intéresse aux interactions de signaux vocaux qui transmettent l’impression qu’une personne est à la fois homosexuelle et “étrangère”. Le fait de “sonner gay” tout en ayant un accent étranger souligne le fait que la personne appartient à une double minorité, et cela peut susciter des formes spécifiques d’ostracisme.» Ce dernier projet en particulier possède une dimension transatlantique, dans la mesure où Fabio Fasoli collabore avec des collègues au Royaume-Uni (à l’Université de Lancaster) et aux États-Unis (à l’Université du Kentucky).
À quel type de chien pensez-vous?
Fabio Fasoli travaille également sur un nouvel axe de recherche qu’il a commencé à envisager lors du projet, mais qu’il espère développer plus avant: les interactions entre la voix et la communication. «Ce que nous disons peut être interprété différemment selon les déductions que nous formons sur les intervenants», affirme-t-il. «Par exemple, si une personne dit “mon chien court dans le parc”, quel type de chien imaginez-vous si cette personne sonne gay? Nos recherches suggèrent que nous sommes plus susceptibles d’imaginer un petit chien (par exemple, un chihuahua). Ce simple exemple montre à quel point nos interactions sociales et notre communication sont influencées par le son de la voix et l’impression que nous avons de la personne qui s’exprime.»
Réflexions sur TheGayVoice
En repensant à la période où il a été boursier et aux portes que cela lui a ouvertes, il commente: «Le financement de l’UE nous a permis de mener des recherches adaptées aux formes subtiles de discrimination et a ouvert de nombreuses autres collaborations et pistes d’enquête. J’espère que mes recherches serviront dans d’autres domaines à l’avenir, ainsi que pour formuler des politiques positives d’intervention et de soutien des individus stigmatisés à cause du son de leur voix».
Mots‑clés
TheGayVoice, discrimination, signal vocal, voix, gay, lesbien