Nouveau système de certification des compétences pour un secteur de la construction qualifié en BIM
Les bâtiments écoénergétiques devraient devenir la norme d’ici 2050, et les systèmes de modélisation de l’information sur les bâtiments ou bâti immobilier modélisé (BIM) joueront un rôle clé dans cette évolution. Cependant, alors que le train vers une Europe économe en énergie est déjà en marche, une grande partie du secteur de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (AIC) s’efforce encore de rattraper son retard. Les problèmes auxquels ils sont confrontés? Un manque de qualifications dans le domaine de la construction durable, la lenteur de l’acquisition de compétences en construction numérique, l’absence de normes, et des obstacles individuels tels que le manque de motivation, de temps et d’argent. «Les systèmes BIM sont en train de devenir l’ossature même d’une nouvelle manière de travailler dans le secteur de la construction. Ils permettent de modéliser la consommation d’énergie tout au long du cycle de vie d’un bâtiment et fournissent des outils qui facilitent la collaboration entre les différents opérateurs», explique Paul McCormack, directeur de l’innovation au Belfast Metropolitan College et coordinateur du projet BIMcert. «Mais bien que leur potentiel soit énorme, l’utilisation des BIM n’en est encore qu’à ses débuts. Elle varie fortement d’une région à l’autre et en fonction de la taille des entreprises.» McCormack le sait de source sûre. Suite à une enquête qui a recueilli un total de 550 réponses de professionnels individuels et de l’industrie, le consortium BIMcert a constaté que 29 % des entreprises estiment que l’adoption décevante des BIM est due à un manque de connaissances. 38 % l’attribuent à des questions budgétaires, et le même pourcentage à un manque de soutien de la part des salariés. BIMcert entend résoudre ces trois problèmes grâce à une plateforme de formation et de qualification exhaustive et facilement accessible, dont l’objectif est d’uniformiser les règles dans ce domaine. «Nous avons développé des modules de formation qui, au lieu d’un processus d’accréditation long et rigide reposant sur plusieurs modules, propose un itinéraire de micro-accréditations numériques. Ces micro-accréditations à petites doses permettent aux apprenants de suivre leur propre parcours d’apprentissage plutôt qu’un parcours normalisé prédéfini», explique M. McCormack.
Un voyage inattendu
Le parcours lui-même est très différent des formations habituelles. Une des innovations clés tient à sa personnalisation: le système s’adapte automatiquement à l’expérience des professionnels en apprentissage dans le but de les familiariser avec les nouveaux outils BIM et les technologies numériques connexes. Des comparaisons entre les différents outils et technologies sont également fournies, soulignant leurs avantages tant au niveau individuel qu’au niveau de l’industrie. La plateforme propose différents modules en fonction des catégories de participants (propriétaires, gestionnaires d’installations, etc.) et plusieurs types d’activités de construction (bâtiments neufs ou rénovés). L’équipe du projet a également conçu des contenus spécifiques pour les administrateurs publics et les investisseurs: «Leur propre montée en compétences incitera les intervenants de l’industrie à s’engager dans le développement professionnel et la mise en œuvre de qualifications numériques et durables dans le domaine de l’énergie», se réjouit M. McCormack.
CV numérique
À l’issue du processus d’apprentissage, la plateforme établit un profil de l’étudiant qui énumère les compétences nouvellement acquises. Sur cette base, les utilisateurs peuvent ensuite établir leur CV numérique (le BIM Skills Passport ou passeport de compétences BIM) et, grâce à la certification de tiers instaurée par le projet, ces compétences sont facilement reconnues partout en Europe. Une telle normalisation devrait accroître la demande en compétences BIM tout en garantissant que les entreprises et les salariés soient dûment incités à investir dans l’acquisition de nouvelles compétences et le développement professionnel. Le consortium met désormais l’accent sur son plan d’exploitation commerciale et, dans ce but, il a constitué la BIMalliance, qui fournira des solutions, des compétences et une formation numériques au secteur de la construction. «Le résultat le plus significatif sera la formation d’une main-d’œuvre qualifiée dans le secteur de la construction qui ne pourra qu’améliorer la durabilité des bâtiments. C’est un point essentiel, car 70 % des entreprises du secteur estiment que celles qui n’adopteront pas les outils numériques feront faillite», conclut M. McCormack. BIMcert permettra non seulement à ces sociétés de rester compétitives dans un nouvel environnement de construction axé sur le développement durable, mais confortera également le statut des systèmes BIM en tant que technologie la plus efficace pour réduire l’empreinte carbone et accroître l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment.
Mots‑clés
BIMcert, construction, efficacité énergétique, numérisation, modélisation de l’information sur les bâtiments, BIM, bâti immobilier modélisé, apprentissage en ligne