Un gin tonic qui peut aider à sauver la forêt tropicale
Vous cherchez la recette parfaite de gin tonic? Que diriez-vous d’un gin à base de pois au lieu de blé? Ce n’est peut-être pas la première chose qui vient à l’esprit quand on sirote un gin tonic, mais l’ingrédient principal de cet apéritif populaire a un impact dommageable important sur l’environnement. La production de gin, qui implique divers procédés et intrants, tels que la culture du blé, la production d’enzymes, la chaleur, l’électricité, les matériaux de conditionnement et le transport, entraîne des émissions de CO2. Partiellement soutenus par le projet TRUE financé par l’UE, les chercheurs ont collaboré avec la directrice d’une distillerie afin d’évaluer l’empreinte environnementale de la production de gin. Ils ont démontré que le gin à base d’amidon de pois a une empreinte environnementale plus faible que le gin conventionnel dans plusieurs catégories. Les plus importantes parmi celles-ci sont: l’impact sur le réchauffement planétaire, l’épuisement des ressources fossiles, l’eutrophisation terrestre, l’acidification des sols et la superficie occupée. Les résultats ont été publiés dans la revue «Environment International». «Nous présentons l’utilisation novatrice d’une importante culture de légumineuses, le pois (Pisum sativum L.), comme source d’amidon pour la production d’alcool (gin) et qui génère en coproduit de la nourriture pour animaux riche en protéines.» Les chercheurs ajoutent: «Les empreintes environnementales du gin de pois étaient plus faibles que celles du gin de blé dans 12 des 14 catégories d’impact environnemental prises en considération.» Cela s’explique en partie par le fait que la culture du blé nécessite l’utilisation d’engrais azotés synthétiques (N) qui posent des problèmes environnementaux et de sécurité alimentaire, tandis que les légumineuses comme les pois peuvent s’approvisionner en azote directement dans l’atmosphère. «Nos résultats montrent que remplacer l’amidon de céréales par de l’amidon de légumineuses dans la production d’alcool pourrait être une approche efficace pour augmenter le pourcentage des légumineuses dans les systèmes de culture industrialisés. Ce qui augmenterait potentiellement la diversité des cultures, améliorerait la santé des sols et réduirait les besoins en engrais azotés synthétiques.» En outre, l’utilisation de sous-produits de la production de gin d’amidon de pois comme aliments pour animaux réduirait les besoins en soja importé et atténuerait donc le changement climatique en évitant la déforestation en Amérique latine. Cité dans un communiqué de presse par le Trinity College de Dublin, partenaire du projet, le professeur assistant Michael Williams affirme que «les coproduits de la cosse de pois et de la distillation fournissent des aliments pour animaux riches en protéines qui peuvent remplacer le soja importé d’Amérique latine, où sa culture favorise la déforestation». Bien qu’ayant une charge environnementale plus lourde en raison de la plus grande superficie nécessaire à la culture, les coproduits d’un litre de gin de pois remplacent jusqu’à 660 g d’alimentation animale à base de soja, selon l’étude. C’est deux fois plus que ce que l’on peut obtenir de la production de gin de blé, «ce qui réduit les importantes émissions de gaz à effet de serre associées au défrichement, à la culture, à la transformation et au transport de ces aliments. Pour le gin de pois, cette réduction ne se limite pas aux émissions issues de la production et du conditionnement du gin, de sorte que chaque litre de gin de pois en bouteille permet d’éviter 2,2 kg d’équivalent CO2».
Pas de compromis sur le goût
Pour ceux qui sont prêts à tenter une nouvelle aventure gustative avec le gin de pois, les perspectives sont apparemment bonnes. Citée dans le même communiqué de presse, Kirsty Black, la directrice de la distillerie partenaire du projet, l’Arbikie Distillery, déclare: «Après deux distillations et une infusion d’ingrédients botaniques dont le genièvre et la coriandre, le gin final conserve la même saveur somptueuse et aromatique que celle à base de céréales.» Le projet en cours TRUE (Transition paths to sustainable legume based systems in Europe) a été mis en place afin d’identifier les meilleures pratiques, ou voies de transition, visant à accroître la culture et la consommation durables de légumineuses en Europe. Pour plus d’informations, veuillez consulter: site web du projet TRUE
Pays
Royaume-Uni