Un front commun pour la sécurité nucléaire
La radioactivité libérée lors de la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl dans les années 1980 se trouve encore dans l'environnement. Aujourd'hui, 17 organisations nationales de gestion des urgences et 33 instituts de recherche se sont réunis pour prévenir ou minimiser l'impact de ce genre d'accidents. Leur objectif était de garantir que l'Europe puisse faire face à des urgences identiques à l'avenir. Sur une période de cinq ans, le projet EURANOS («European Approach to Nuclear and Radiological Emergency Management and Rehabilitation Strategies») s'est servi des connaissances et technologies scientifiques pour préparer l'intervention de l'Europe en cas d'urgence radiologique, et pour développer des projets à long terme pour la restauration. Il a été financé à hauteur de 14,7 millions d'euros, dont près de 7 millions d'euros ont été versés par la Commission européenne. Ce projet est considéré comme primordial en raison des niveaux divers dont les pays sont équipés pour faire face aux situations d'urgences radiologiques. Ce genre d'incidents pourrait se produire dans un pays suite à un accident ou une attaque terroriste délibérée, ce qui pourrait avoir des répercussions d'un pays à l'autre. Mais en partageant leur expertise, les données et la technologie entre les États membres, l'Europe est mieux placée pour répondre plus efficacement aux urgences radiologiques. Certaines des mesures conçues par le projet comprenaient des abrégés contenant une myriade d'informations de pointe sur la gestion des urgences. Le projet a également perfectionné les systèmes d'aide à la décision (DSS - Decision Support Systems) visant à aider les équipes nationales de gestion des urgences (ÉGU) à réunir des mesures en ligne et en temps réel. Ceci impliquait l'analyse de la situation radiologique actuelle, l'estimation de son développement futur et le classement des contre-mesures. En outre, le projet cherchait des façons de développer la gestion à long terme et la restauration des zones potentiellement contaminées, et a organisé des stages de formation sur les stratégies et l'orientation pour la restauration des conditions de vie dans les territoires contaminés à long terme. Le projet était dirigé par Wolfgang Raskob, météorologue au Karlsruher Institut für Technologie (KIT) en Allemagne. Il expliquait que «la réussite du projet réside dans la communication qui a maintenant été établie entre les États membres. Bien que le projet EURANOS ait touché à sa fin, nous avons beaucoup appris de ce projet et avons transféré les connaissances générées dans la plateforme NERIS.» «Cette plateforme constituera le point de contact pour tous les secteurs, organismes de recherche et organisations gouvernementales concernés afin d'améliorer le taux de réponse de l'Europe dans des situations d'urgence et sur le long terme», ajoute-t-il. «Il convient également de rappeler que les parties prenantes locales sont très importantes dans le processus décisionnel au sein des divers pays concernés, et cette plateforme approfondira encore davantage cet aspect dans nos projets de recherche. Nous disposons désormais de 49 partenaires de recherche.» Mais il insiste sur le fait que cette plateforme a également une autre dimension, ce que vient confirmer le lancement d'un projet de recherche européen baptisé PREPARE («Innovative integrative tools and platforms to be prepared for radiological emergencies and post-accident response in Europe»). Ce projet vise à réduire les écarts entre la gestion des urgences et la restauration, notamment suite à l'accident qui s'est produit à Fukushima. Ainsi, le mouvement EURANOS se poursuit sous la forme d'une plateforme durable et dans la recherche au niveau européen, qui est nécessaire pour mieux se préparer à l'avenir.Pour plus d'informations, consulter: Projet EURANOS: http://www.euranos.fzk.de/index.php Plateforme NERIS: http://www.eu-neris.net/
Pays
Allemagne