L'Internet super rapide arrive à grand pas
Qu'obtient-on si l'on mélange du graphène à des nanostructures métalliques? Selon une nouvelle étude britannique, le graphène permet de mieux collecter la lumière ce qui pourrait mener à un Internet super rapide. L'étude, publiée dans la revue Nature Communications, a été partiellement financée par trois projets de l'UE: RODIN, GRAPHENE et NANOPOTS. RODIN («Suspended graphene nanostructures») est soutenu dans le cadre du thème Nanosciences, nanotechnologies, matériaux et nouvelles technologies de production (NMP) du septième programme-cadre (7e PC) de l'UE à hauteur de 2,85 millions d'euros. Les projets GRAPHENE («Physics and applications of graphene») et NANOPOTS («Nanotube based polymer optoelectronics») bénéficient de subventions de démarrage du Conseil européen de la recherche de 1,78 million et 1,8 million d'euros, respectivement. Une équipe de chercheurs, comprenant les lauréats du prix Nobel, les professeurs Andre Geim et Kostya Novoselov des universités de Manchester et de Cambridge au Royaume-Uni, ont découvert le mystère permettant de renforcer les appareils de graphène en tant que photodétecteurs dans les communications optiques à haut débit du futur. L'association de graphène à des nanostructures métalliques a renforcé la capture de lumière par le graphène sans perdre de vitesse. Cela pourrait non seulement accélérer Internet mais les autres formes de communications bénéficieraient également de cet élan. Une caractéristique importante des dispositifs de graphène est qu'ils sont très rapides, et surpassent les câbles Internet. Les scientifiques ont placé deux câbles métalliques proches sur du graphène et ont éclairé cette structure. Ce faisant, ils ont pu générer de l'énergie électrique. Selon eux, ce simple dispositif représente une cellule solaire élémentaire. Le plus gros défi pour les chercheurs était la faible efficacité. En effet, le graphène est le matériau le plus fin du monde, n'absorbant que 3% de lumière. Ainsi, la lumière restante passe au travers sans contribuer à la génération d'énergie électrique. Pour obtenir les résultats recherchés, l'équipe a associé du graphène à de fines structures métalliques disposées sur du graphène. Les nanostructures plasmoniques ont permis de faire progresser le champ électrique optique du graphène et ont concentré la lumière dans la couche de carbone qui a l'épaisseur d'un atome. «Le graphène semble être un compagnon naturel pour la plasmonique», explique le Dr Alexander Grigorenko de Manchester. «Nous nous attendions à ce que les nanostructures plasmoniques améliorent l'efficacité des dispositifs de graphène mais nous étions surpris de voir que cette amélioration soit si forte.» Pour sa part, le professeur Novoselov, également de l'université de Manchester, explique: «La technologie de production de graphène murit de jour en jour, ce qui a un impact immédiat sur le genre de physique excitante que nous découvrons avec ce matériau et sur la faisabilité et la gamme d'applications possibles. De nombreuses compagnies éminentes du secteur de l'électronique considèrent le graphène pour la prochaine génération d'appareils. Ces travaux renforcent encore plus les chances du graphène.» Le professeur Andrea Ferrari, de l'université de Cambridge, commente également: «Jusqu'à présent, le centre d'intérêt de la recherche sur le graphène avait été la physique fondamentale et les dispositifs électroniques. Ces résultats démontrent son énorme potentiel en photonique et en optoélectronique, où la combinaison de ses propriétés optiques et électroniques uniques aux nanostructures plasmoniques peuvent être entièrement exploitées, même en l'absence de bande d'énergie interdite, pour plusieurs dispositifs utiles tels que les cellules solaires et les photodétecteurs.»Pour de plus amples informations, consulter: Nature Communications: http://www.nature.com/ncomms/index.html Université de Manchester: http://www.manchester.ac.uk/ Université de Cambridge: http://www.cam.ac.uk/
Pays
Royaume-Uni