Du nouveau sur la maladie de Parkinson
Une étude à financement européen a révélé que les protéines malades sont l'élément perturbateur de la maladie de Parkinson et se déplaceraient lentement entre les cellules, déclenchant ainsi la destruction des nouvelles cellules hôtes. Les chercheurs pensent que la découverte pourrait mener à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour le traitement des maladies neurodégénératives. Présentée dans la revue Journal of Clinical Investigation, la recherche était partiellement financée par le projet PROSPECTS («Proteomics specification in time and space»), qui a reçu près de 12 millions d'euros au titre du septième programme-cadre (7e PC) de l'UE. Le mauvais pliage de protéines anormales dans les cellules cérébrales est un élément important du développement de la maladie de Parkinson. L'étude a démontré que les protéines alpha-synucléine endommagées se propagent comme le font les prions, un modèle d'infection décrit précédemment pour les maladies telles que l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), connue sous le nom de maladie de la vache folle. «C'est un important pas en avant qui nous aide à mieux comprendre le rôle potentiel du transfert de cellule à cellule d'alpha-synucléines dans la pathogenèse de Parkinson et nous sommes très satisfaits des résultats», explique le professeur Patrik Brundin de l'université de Lund en Suède, responsable d'une équipe de recherche du Danemark, de France et du Portugal. Des études antérieures suggérant que des protéines alpha-synucléines amassées apparaissent progressivement dans des neurones sains transplantés dans des cerveaux de patients atteints de Parkinson ont ainsi mené à l'hypothèse du transfert de protéines de cellule à cellule. La théorie a alors été testée dans le cadre de plusieurs expériences de cultures cellulaires. Les chercheurs expliquent dans leur article qu'ils ont utilisé «plusieurs cultures de cellules et des modèles in vivo pour démontrer comment les alpha-synucléines peuvent se propager entre les cellules et interagir avec la réserve d'alpha-synucléines cytoplasmique de cellules réceptrices et causer l'agglutination de cellules.» Ils expliquent qu'ils ont apporté ce qu'ils pensent «être la première preuve d'une activité d'agglutination des alpha-synucléines suivant son transfert de cellule à cellule dans le système de co-culture cellulaire». Ils ajoutent qu'un «tel processus d'agglutination ou de nucléation pourrait constituer une étape importante d'une propagation de la pathologie alpha-synucléine». Selon les chercheurs, «la propagation d'alpha-synucléines, suivie d'une configuration permissive d'alpha-synucléines non pliées dans les cellules réceptives, peut être responsable de la pathologie d'alpha-synucléine qui affecte progressivement les différentes parties du système nerveux des patients atteints de Parkinson». Le Dr Christian Hansen de l'unité de survie neuronale au Centre Wallenberg de neuroscience de l'université de Lund, explique l'importance des nouveaux résultats. «Nous avons démontré que l'alpha-synucléine permet le transfert d'une cellule à l'autre, et que les protéines transférées peuvent provoquer l'agglutination d'alpha-synucléines dans les cellules réceptrices», explique-t-il, ajoutant qu'«il s'agit d'un mécanisme important pour la propagation de la pathologie». La théorie du transfert de cellule à cellule a été étayée par les tests de transplantation sur des souris réalisés par la collègue du Dr Hansen, le Dr Elodie Angot, chercheuse principale en modélisation animale de l'étude. Elle explique que «six mois après que les souris modèles atteintes de la maladie de Parkinson aient été transplantées avec des cellules de dopamine saines, nous avons découvert que les nouvelles cellules cérébrales contenaient des alpha-synucléines humaines, indiquant la faisabilité du transfert de cellule à cellule d'un cerveau hôte pour une transplantation». Ces résultats soutiennent davantage l'hypothèse de recherche du groupe que les protéines s'accumulent entre les membranes cellulaires et que cela contribue à la pathogenèse des maladies neurodégénératives. En conclusion, le professeur Brundin explique: «Nous sommes plus près de comprendre comment la pathologie se répand dans le système nerveux dans la maladie de Parkinson, ce qui ouvrira de nouvelles voies de traitement. Avec un peu de chance, nous serons capables de supprimer cette propagation et de ralentir la progression et la détérioration des symptômes chez les patients.»Pour de plus amples informations, consulter: PROSPECTS: http://www.prospects-fp7.eu/ Université de Lund: http://www.lunduniversity.lu.se/ Journal of Clinical Investigation: http://www.jci.org/
Pays
Danemark, France, Portugal, Suède