Concevoir des robots à l'image de l'homme
Les scientifiques européens et japonais ont récemment obtenus de bons résultats dans le domaine de l'intelligence artificielle, notamment en matière de développement de robots capables d'exécuter des tâches répétitives telles que le pilotage de processus et l'assemblage. Toutefois, il existe encore d'autres défis à relever. Déterminés à faire entrer dans le marché des robots au comportement humain, les scientifiques de la Fondation européenne de la science (ESF) et de la Société japonaise pour la promotion de la science (JSPS) encouragent les jeunes chercheurs à développer des robots capables de s'adapter aux situations et aux mouvements physiques à l'instar des êtres humains. Plus tôt dans l'année, l'ESF et le JSPS ont conjointement lancé un évènement ayant rassemblé des jeunes chercheurs dans diverses disciplines telles que la robotique et les sciences cognitives. L'objectif de la conférence était de renforcer la nouvelle génération de machines intelligentes. Faisant référence au neurophysiologiste russe Nikolai Bernstein, au cours de sa présentation, le professeur Florentin Wörgötter de l'université de Göttingen en Allemagne explique que «la difficulté de parvenir à imiter les mouvements des animaux» est que leur conception nécessite «une combinaison complexe de mécanismes, d'une réaction neuronale et d'une faculté d'adaptation instantanée». Le professeur Wörgötter a ensuite fait remarquer que l'acquisition de davantage d'informations quant à la manière dont les animaux coordonnent leurs mouvements pourrait permettre de transposer ces mêmes principes aux robots et à leur conception. La conférence ESP/JSPS a également abordé l'importance de concevoir des robots capables de s'adapter et d'apprendre de leurs propres erreurs. Le professeur Yasuo Kuniyoshi de l'université de Tokyo a déclaré que les méthodes traditionnelles fondées sur les techniques d'intelligence artificielle développées depuis les années 80 n'ont jamais réussi à concevoir de tels robots. «De telles techniques impliquent de décomposer tous les évènements pour lesquels un robot n'est pas programmé en petites parties et de toutes les analyser», explique-t-il. Le professeur Kuniyoshi a fait remarquer que le problème était que le robot ne sait pas quelle réaction est la plus adéquate à une situation donnée. Pour sa part, le professeur Shuuji Kajita a présenté aux participants de la conférence les nouvelles techniques de marche des robots bipèdes. Les chercheurs du groupe AIST ont fondé leurs techniques sur le principe du 'Zero-Moment Point' (ZMP). Ce principe garantit qu'un système déséquilibré, tel un robot bipède, n'aura aucune difficulté à marcher, et n'exercera aucune pression sur ses points de contact avec le sol, explique le professeur. Le résultat final assure une meilleure liberté de mouvement au robot. La conférence s'était également penchée sur l'importance des canaux de communication entre les hommes et les robots, indépendamment du moyen d'instruction utilisé. Le professeur Aude Billard, de l'Institut fédéral suisse de technologie, explique que les efforts récents fournis au niveau de la conception de moyens de transmission naturelle des connaissances humaines sur les tâches et les compétences à des robots ont porté leurs fruits. Le professeur Billard a analysé diverses techniques d'interaction machine/homme, y compris celle où le robot imite l'homme. D'après elle, permettre aux robots d'interpréter les intentions d'une personne et de prévoir ses actions permettra d'aider les chercheurs à répondre au défi de permettre aux robots d'imiter les gestes humains les plus simples. Les experts sont d'avis que la combinaison des techniques présentées à la conférence ESF/JSPS constituera un avantage positif pour la robotique cognitive dans les années à venir. Le résultat est que l'idée que les machines humanoïdes soient capables d'aider l'homme dans les tâches domestiques ou au travail deviendra une réalité.
Pays
Japon