La preuve du manque de professeurs de sciences apportée à la Chambre des Lords du Royaume-Uni
Selon le groupe de pression CaSE (Campaign for Science and Engineering), "le nombre relativement peu élevé de professeurs de sciences spécialisés dans le système éducatif du Royaume-Uni reste le seul facteur très important qui doit être amélioré". CaSE formule cette revendication en réponse à la demande de preuve relative à l'enseignement des sciences dans les écoles énoncée par le Science and Technology Select Committee de la Chambre des Lords. Le tableau dépeint par CaSE est effectivement préoccupant. "La pire situation est clairement celle des sciences physiques et des mathématiques. Rien qu'au niveau des mathématiques, le pays manque d'environ 3.400 professeurs, ce qui signifie que même si 40 pour cent de tous les diplômés britanniques en mathématiques devenaient professeurs au cours de chacune des quelques années à venir, ils seraient à peine assez pour fournir une formation correcte en mathématiques à tous les élèves. Pour ce qui est de la physique, environ un quart des écoles secondaires de l'Etat n'ont pas de spécialistes dans ce domaine", peut-on lire dans le document de CaSE. En outre, deux tiers des personnes qui enseignent la physique aux 15-16 ans n'ont pas de diplôme en physique et un tiers ne dispose pas d'un niveau A (examens passés normalement à 18 ans) ou équivalent. Un professeur de chimie sur dix s'occupant d'élèves de 11 à 18 ans n'a aucune qualification en chimie. Neuf pour cent des professeurs de biologie n'ont pas de diplôme en biologie. Le manque de professeurs de sciences rend difficile la mise en oeuvre d'un engagement du gouvernement, déclare CaSE. Le gouvernement du Royaume-Uni a récemment promis que tous les élèves qui atteignent un certain niveau au National Curriculum Test auront le droit d'étudier séparément la chimie, la biologie et la physique pour leurs GCSE, les examens qu'ils passent d'habitude à l'âge de 16 ans. CaSE décrit cet objectif comme étant "admirable en théorie, mais difficile à réaliser dans la pratique si la pénurie de spécialistes n'est pas inversée." Selon CaSE, l'image peu attractive de la carrière d'enseignant est responsable de cette pénurie de professeurs de sciences. Les diplômés en sciences disposent de compétences qui sont très demandées ailleurs. Et, utilisées dans l'industrie, ces compétences ont un grand potentiel de gain. "L'étude fournit des preuves solides de l'existence d'une corrélation entre le potentiel de gains et la décision d'entreprendre une carrière dans l'enseignement. Pour être compétitive et disposer de diplômés de qualité, l'enseignement aura finalement besoin de bien plus que les "primes de bienvenue" actuelles", déclare CaSE. Parmi les autres points à améliorer figurent la mise à disposition des professeurs d'informations actualisées sur les progrès scientifiques, l'enseignement des sciences au niveau de l'école primaire, le recrutement d'un plus grand nombre de techniciens de laboratoire et la dispense de davantage de cours pratiques. Lors de son enquête dans les écoles secondaires en Angleterre et en Ecosse, CaSE a remarqué que la plupart des cours pratiques sont supprimés. La raison principale réside dans le manque d'équipement et les inquiétudes à propos du comportement des différents élèves. CaSE propose aussi d'augmenter les liens entre les écoles, les universités et l'industrie, peut-être sous la forme de détachements et d'échanges qui permettraient aux professeurs de prendre une année sabbatique dans un laboratoire et aux scientifiques de visiter les écoles. "C'est exactement le genre de développement professionnel spécifique au sujet qui profiterait aux professeurs de sciences et que bon nombre d'entre eux ont déclaré accueillir positivement", indique CaSE
Pays
Royaume-Uni