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Symbionts and changing environment: Lichen diversity and photobiont associations in tropical mountain ecosystems

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Les lichens tropicaux révèlent l’étendue de la biodiversité

Une nouvelle étude concernant des lichens découverts sur les flancs de montagnes en Afrique révèle un trésor de la diversité génétique.

Un lichen n’est pas un seul organisme; il comprend en fait une association symbiotique stable entre un champignon et des algues et/ou une cyanobactérie. Tandis que certains lichens provenant de régions tempérées ont été étudiés intensivement, on ne sait presque rien à propos de la plupart des taxons tropicaux, et les connaissances sur les lichens africains sont particulièrement lacunaires. Dans le cadre d’une bourse individuelle Marie Skłodowska-Curie , le projet Tropical lichens, financé par l’UE au titre du programme Horizon 2020, a mis au point le premier rapport moderne sur la diversité du symbiote des lichens en provenance des montagnes tropicales. «Nous avons étudié les symbiotes fongiques et cyanobactériens à l’aide de méthodes impliquant l’ADN et nous nous sommes focalisés sur l’échantillonnage des lichens cyanobactériens vivant dans les forêts humides des montagnes des monts Taita, au Kenya», déclare le coordinateur du projet, le professeur Jouko Rikkinen. Ces forêts représentent un point chaud de la biodiversité mondiale, mais peu d’informations existaient sur le biote du lichen. Les chercheurs ont ainsi examiné les vestiges des massifs forestiers sur un gradient prononcé relatif au climat naturel situés sur la pente d’un haut volcan tropical pour déterminer les effets des changements environnementaux sur les organismes symbiotiques du lichen. Une diversité sans précédent Les scientifiques ont trouvé une grande diversité fongique dans tous les groupes de cyanolichens analysés. Chez certains genres, plus de la moitié des espèces identifiées semblent être inconnues jusqu’ici et attendent désormais d’être décrites formellement. «Les résultats mettent en avant le fait que les concepts des espèces et la nomenclature de nombreuses lignées de lichen en Afrique tropicale doivent être revus», explique le professeur Rikkinen. Quelques‑unes des nouvelles espèces peuvent être des variétés endémiques locales dont la diversité est très limitée, et on les trouve seulement dans des microhabitats spéciaux. De tels organismes présentent un risque important d’extinction à cause de la nuisance continue causée par l’homme. Le professeur Rikkinen commente: «La diversité génétique des symbiotes cyanobactériens était sans précédent et seulement quelques génotypes avaient été précédemment rapportés à partir de lichens échantillonnés provenant d’autres régions du monde.» Les chercheurs se sont focalisés sur les cyanolichens car «en plus de leur contribution à la production primaire par la photosynthèse, ils peuvent avoir un impact encore plus important sur le cycle de l’azote en raison de leurs symbiotes cyanobactériens qui se fixent sur l’azote», déclare le professeur Rikkinen. Les lichens épiphytes et les bryophytes poussant sur les troncs et les branches d’arbres jouent également un rôle important dans le captage d’eau dans les forêts de nuages, agissant comme des «tours d’eau» pour les plaines sèches environnantes. Des avancées scientifiques spectaculaires Le projet a montré comment l’utilisation des techniques modernes impliquant l’ADN a révolutionné la systématique du lichen et l’écologie. «Le type d’informations obtenues dans le cadre du projet Tropical lichens était totalement hors de portée il y a seulement quelques années et elles entrainent de profonds changements rapides dans notre compréhension sur l’étendue et l’importance écologique de la diversité génétique des organismes symbiotiques et des lichens», déclare le professeur Rikkinen. Tropical lichens a fait progresser la compréhension scientifique sur la diversité d’associations biologiques généralement étiquetées sous le nom de symbiose du lichen. Un marqueur fongique universel par code-barres (l’espaceur intergénique transcrit) a également été mis au point, tout comme plusieurs séquences de marqueurs cyanobactériens à partir de centaines de spécimens de lichen, qui, avec le spécimen de référence, fournissent une base stable et accessible pour de prochaines recherches. Le travail mené par le projet représente par conséquent une étape essentielle vers l’étude de la diversité du symbiote du lichen dans les tropiques, et plus particulièrement en Afrique. Le professeur Rikkinen conclut: «Les données collectées ont des implications directes sur la conservation de l’environnement et soulignent fortement l’importance cruciale de préserver les forêts humides des montagnes comme refuge pour une diversité biologique unique et dans de nombreux cas encore largement inconnue.»

Mots‑clés

Tropical lichens, lichens, symbiote, Afrique, montagnard, biodiversité, cyanolichen, marqueur fongique universel par code-barres, espaceur intergénique transcrit, génotype

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