Une étude britannique fait apparaître une chute sensible du nombre de spermatozoïdes
Dans une étude menée récemment au Royaume-Uni sur les nombres de spermatozoïdes, l'une des plus importantes en son genre, les chercheurs ont constaté une diminution de la concentration moyenne de 87 millions de spermatozoïdes par millilitre en 1989 à 62 millions en 2002, soit une baisse de près d'un tiers. Les recherches ont été exécutées à la clinique de fertilité d'Aberdeen, en Ecosse, sur la base de 16 000 échantillons de sperme prélevés auprès de 7 500 patients. Les médecins de la clinique considèrent cette érosion substantielle comme un sujet de préoccupation, mais soulignent qu'une concentration est réputée saine dès le seuil de 20 millions de spermatozoïdes par millilitre. Siladitya Bhattacharya, de l'université d'Aberdeen, qui a dirigé les recherches, a également mis en exergue que, l'étude ayant été menée sur des hommes souhaitant bénéficier d'un traitement de fertilité, les résultats ne sont peut-être pas révélateurs d'une tendance générale. "C'est un fait inévitable. Nous n'avons pu obtenir un échantillon réellement aléatoire. La baisse du nombre de spermatozoïdes peut toutefois susciter une certaine inquiétude et doit être expliquée", a déclaré M. Bhattacharya. Il est également possible que cette chute apparemment soudaine des taux de spermatozoïdes traduise simplement une sensibilisation accrue aux traitements de fertilité parmi les hommes, a-t-il ajouté. "Les hommes recherchant un traitement à la stérilité masculine sont de plus en plus nombreux, mais nous ne pouvons déterminer si cette hausse est imputable au fait que ces difficultés se multiplient ou que les hommes sont mieux informés des nouvelles techniques." Un amoindrissement considérable des taux généraux de spermatozoïdes a ainsi été révélé, mais les théories quant à ses causes potentielles foisonnent. Le tabagisme, la consommation excessive de boissons alcoolisées, l'obésité, les pesticides, et même les pantalons trop serrés, ont tous été mis sur le banc des accusés. L'équipe d'Aberdeen planifie à présent des recherches sur d'autres aspects des échantillons, tels que la mobilité des spermatozoïdes, afin de repérer le cas échéant une autre dégradation de qualité qui pourrait indiquer un affaiblissement général de la fertilité masculine. Le docteur Alan Pacey, andrologue à la Société britannique de fertilité, où les recherches ont été présentées, a toutefois annoncé de bonnes nouvelles pour les hommes du continent. "Les hommes britanniques attestent en réalité d'un classement médiocre dans le palmarès européen, et la région d'Europe où les taux de spermatozoïdes sont notoirement les plus élevés est la Finlande", a-t-il affirmé. Au cours de la même réunion de la Société britannique de fertilité, il a été mentionné dans le cadre d'un autre étude que la majorité des couples qui subissent une fécondation in vitro sont disposés à donner les embryons non utilisés au profit de la recherche sur les cellules souches. Il a en effet été constaté dans une étude parmi des couples fréquentant le centre de fertilité de Newcastle que 57 pour cent d'entre eux accepteraient de faire don de leurs embryons surnuméraires à la science médicale. Le professeur Alison Murdoch, présidente de la Société britannique de fertilité, a commenté: "Lorsque les gens comprennent le sujet, ils ont tendance à l'aborder dans un esprit favorable. Les scientifiques ne doivent pas craindre d'impliquer le public dans ces réflexions."
Pays
Royaume-Uni