De nouvelles approches pour la thérapie anti-arythmique
Les médicaments anti-arythmiques interfèrent avec l'activité des canaux d'ions et pourraient conduire à la cardio-toxicité et aux arythmies ventriculaires, résultant en des thérapies DAI accrues. Les médicaments anti-arythmiques peuvent également conduire à des changements morphologiques présents dans l'électrogramme, interférant avec la fonction DAI. La majorité des morts subites traitées par DAI sont induites par l'ischémie ou la maladie d'artère coronaire, ainsi, un nouveau niveau de compréhension de l'interaction médicament-DAI-ischémie est nécessaire pour fournir un traitement efficace. Financé par l'UE, le projet CARDIODEF (Multiscale investigation of drug - implantable cardioverter defibrillator interactions for antiarrhythmic therapy) visait à comprendre cela. Le projet multidisciplinaire sur deux ans a associé la modélisation et la simulation avec le traitement de signal de l'électrocardiographie (ECG) afin d'élucider l'interaction entre l'ischémie, les médicaments anti-arythmiques et les DAI. CARDIODEF a mis au point des modèles computationnels de l'électrophysiologie ventriculaire humaine pour simuler les effets des médicaments anti-arythmiques de classe I et III dans des conditions ischémiques et non-ischémiques. Les scientifiques ont étudié la variabilité entre les sujets en réaction aux ventricules humains pour l'ischémie myocardiaque aiguë. Cette étude a également permis de montrer la variabilité des mécanismes les plus importants lors de l'ischémie, ce qui pourrait conduire à l'arythmie au niveau de la cellule unique. La modélisation informatique a permis de comprendre le rôle des portes d'inactivation de sodium, affecté par des médicaments anti-arythmiques de classe I. Les données de modélisation et cliniques ont suggéré que la disponibilité des canaux de sulfate joue un rôle important sur la dynamique de l'ischémie aiguë. Les mécanismes de médicaments anti-arythmiques de classe III ont été recherchés au cours de l'ischémie régionale dans des simulations de ventricule humain. Les résultats ont montré que les effets anti-arythmiques des médicaments de classe III se fondaient sur une repolarisation prolongée, notamment dans le tissu normal. À doses accrues, les mécanismes pro-arythmiques sont devenus prédominants. Par ailleurs, CARDIODEF a évalué un biomarqueur innovant basé sur l'ECG pour prévenir un risque arythmique suite à l'administration d'un médicament anti-arythmique (solatol). La dispersion accrue de restitution associée à un risque accrue d'arythmie a été quantifié à partir des ECG à la surface corporelle. Dans l'ensemble, les résultats du projet soutiennent le besoin pour une évaluation de façon dose-dépendante de la sécurité et l'efficacité des médicaments anti-arythmiques chez les patients atteints de maladie cardiaque coronarienne.
Mots‑clés
Anti-arythmique, arythmie, défibrillateurs automatiques implantables, ischémie, maladie cardiaque