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Lever le voile sur le biocarburant pour le secteur du transport lors de l’EUBCE

«Une planète propre pour tous», la stratégie pour la neutralité climatique de 2018 élaborée par la Commission européenne indique que pour atteindre cet objectif «il faudra des quantités croissantes de biomasse par rapport à la consommation actuelle». L’atteinte de ces objectifs par le secteur du transport dépend des voies choisies maintenant.

Le transport représente un tiers de l’énergie primaire consommée en Europe et est responsable d’environ un quart des émissions de gaz à effet de serre de l’UE (juste après le secteur de l’énergie). Grâce à cette position, le secteur joue un rôle majeur dans la transition vers la décarbonation. Les carburants de substitution seront au cœur de cette prochaine transition et la conférence EUBCE 2019, tenue à Lisbonne, a offert l’opportunité à CORDIS d’en savoir plus sur les contributions financées par l’UE, directement auprès des exposants. Des biocarburants pour des transports plus durables Le secteur du transport européen étant actuellement 94 % dépendant du pétrole, la nouvelle directive sur les énergies renouvelables (RED 2) de l’UE fixe l’objectif de 14 % de sources renouvelables dans le secteur du transport d’ici 2030. Pour en savoir plus, CORDIS a rencontré des membres du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne, organisme coordinateur du programme technique de l’EUBCE et chargé de calculer certaines des valeurs utilisées pour élaborer la RED. «La RED 2 a donné un mandat clair au secteur du transport et, en raison de la complexité du sujet, elle permet la mise en place d’une large gamme de solutions, comme l’électricité destinée à la mobilité routière, les biocarburants pour l’aviation ou le gaz naturel liquéfié à des fins maritimes», explique Matteo Prussi, responsable de projet en matière d’énergie, de transport et de climat au sein du CCR. Comme l’explique M. Prussi, la RED 2 est neutre sur le plan technologique, ce qui veut dire qu’elle fournit des conseils sans privilégier une voie en particulier. À la place, le marché a la liberté de choisir des technologies après avoir effectué les évaluations de durabilité pertinentes considérant les effets environnementaux, sociaux et économiques. «C’est pourquoi il s’avère important pour nous d’être ici [à l’EUBCE], car cette conférence n’est pas spécifique à un seul secteur ou à un seul argument, elle apporte une vue d’ensemble complète sur de nombreuses questions auxquelles la biomasse peut contribuer», explique M. Prussi. Lorsqu’il s’agit des biocarburants, visiter le stand du CCR a renforcé l’idée qu’un changement progressif demande non seulement d’augmenter la disponibilité des matières premières pertinentes à bon prix, mais également d’aborder les préoccupations en matière de développement durable. Les boues d’épuration transformées en biocarburants L’un des projets financés par l’UE présentés à l’EUBCE qui s’emploie à surmonter ces défis était tosynfuel. En utilisant la technologie de reformage thermocatalytique (TCR), tosynfuel transforme les boues d’épuration (et d’autres formes de biomasse) en biocarburants et en hydrogène vert (à partir de gaz de synthèse) qui sont prêts à être utilisés dans des moteurs à combustion conventionnels, sans y apporter de modifications. Ce processus produit également du biochar, qui peut servir à enrichir les sols. Le système s’adapte à tout déchet organique difficile à traiter qui ne peut pas être utilisé pour le bétail ni décomposé à l’aide de processus biologiques. Comme l’explique Chris Tuck, directeur général chez WRG Europe Ltd, qui travaille à la diffusion de tosynfuel: «L’argument de vente unique du système est la robustesse du processus concernant la gamme de matières premières qu’il peut traiter. La qualité du produit est proche de celle du combustible fossile... par opposition aux biocarburants typiques, comme l’éthanol, qui ne sont pas faciles à intégrer dans des infrastructures de combustible fossile existantes.» Avec la phase pilote passant à une échelle supérieure afin de traiter 500 kg de biomasse pour obtenir 50 litres de biocarburant en une heure et la conception du réacteur désormais achevée, le site d’installation est actuellement en cours de préparation en Allemagne. «L’objectif ne consiste pas à remplacer 100 % des combustibles fossiles, mais à offrir une solution faisant partie d’un portefeuille plus large... rentabilisant un déchet qui n’aurait autrement aucune valeur inhérente.» M. Tuck détaille: «Il s’agit d’une solution qui peut être déployée partout ou dans les scénarios faisant intervenir des déchets à faible valeur, comme les boues d’épuration, les plastiques, les déchets organiques non triés, etc., qui sont davantage liés à des résidus problématiques en fin de vie.» En outre, les usines étant modulaires, les plus grandes pourraient fonctionner comme pôles dans des zones avec une grande quantité de déchets ou le biocarburant provenant de nombreuses installations plus petites pourrait être transporté à un endroit centralisé pour sa distribution, réduisant ainsi les émissions et les coûts. Avec des centaines d’usines dans toute l’Europe capables de transformer des millions de tonnes de déchets biogènes par an, et dans le but de bien faire passer le message, l’équipe du projet prévoit d’organiser une tournée en voiture à biocarburant avec des arrêts pour rencontrer des acteurs clés en cours de route. Sujet à suivre! Pour plus d’informations, veuillez consulter: site web de l’événement

Pays

Portugal

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