Découverte de nouvelles voies pour la réparation de l’ADN
Les lésions de l’ADN se produisent chez tous les organismes cellulaires. Dans les cellules du corps humain, elles peuvent être causées par les activités métaboliques normales du corps, par des facteurs environnementaux ou par la chimiothérapie. Au cours de la phase décisive pendant laquelle les cellules répliquent leur contenu génétique, elles sont prédisposées aux lésions, des zones endommagées de la molécule d’ADN. Les lésions fréquentes appelées liens transversaux entre les protéines de l’ADN (DPC) peuvent empêcher la cellule de se répliquer et entrainer une instabilité du génome, une cause du cancer et du vieillissement. Malgré les implications majeures des DPC sur la santé, on ne sait pas grand‑chose sur la manière dont ils sont réparés. D’importantes recherches, menées par une équipe de scientifiques dans le cadre du projet DPC_REPAIR, financé par l’UE, pourrait désormais mettre en lumière ce processus. Dans une étude récente publiée dans la revue «Molecular Cell», l’équipe a révélé quelques‑uns des chemins empruntés par les cellules pour réparer la lésion de l’ADN. Pour leurs expérimentations, les chercheurs ont utilisé des extraits de protéine provenant d’œufs de grenouille. Les extraits ont été prélevés à partir des grenouilles Xenopus, un genre souvent utilisé dans les études biologiques. En raison de leur capacité à répéter les phases principales de la dégradation de la protéine DPC pendant la réplication de la cellule, ces extraits constituent un bon modèle pour l’étude de telles lésions. En utilisant ces précieux outils, l’équipe a découvert deux méthodes utilisées par les cellules pour réparer les DPC – l’enzyme SPRTN et le protéasome. Ils ont également identifié comment ces processus de réparation étaient déclenchés par la réplication de l’ADN. Des conséquences pour la recherche sur le cancer Lorsque l’ADN est endommagé, la cellule empêche la division, ceci permettant de minimiser les effets sur la cellule. Plusieurs types de chimiothérapie utilisent ce principe pour tuer les cellules cancéreuses. Comprendre la façon dont cette lésion est réparée s’avère essentiel pour les futures recherches sur le cancer et la chimiothérapie. «La plupart des agents de chimiothérapie induisent délibérément ces types de lésions», indique le co‑auteur de l’étude Julien Duxin dans un article publié sur le site web d’actualités sur la recherche «Futurity». «Si nous sommes capables de comprendre comment sont réparées les lésions, nous pouvons utiliser cette connaissance pour mettre au point une forme de traitement combiné, où, d’une part, nous provoquons des lésions, et, d’autre part, nous inhibons la réparation des lésions des cellules cancéreuses. Cela nous apporterait une manière plus efficace de tuer les cellules cancéreuses», explique M. Duxin, professeur agrégé et coordinateur du projet à l’Université de Copenhague. Des recherches plus approfondies des méthodes de réparation s’avère toutefois indispensable, puisque les cellules cancéreuses trouvent souvent un moyen pour se réparer elles‑mêmes. «Les cellules cancéreuses se divisent plus vite que les cellules normales et ont par conséquent davantage de besoins en termes de réplication de l’ADN. Elles sont donc très sensibles aux lésions qui perturbent le processus de réplication. La réplication de l’ADN est néanmoins susceptible de déclencher une réparation de la lésion», rapporte le professeur Duxin. C’est souvent la raison pour laquelle la chimiothérapie, efficace au départ, peut ne plus l’être au bout de quelques mois: les habiles cellules cancéreuses ont trouvé un moyen d’éliminer ou de réparer leurs lésions. Par la suite, DPC_REPAIR (Mechanism of DNA-protein cross-link repair in S phase) se focalisera sur l’identification de méthodes supplémentaires par le biais desquelles ces lésions sont réparées. L’attention sera portée sur la lésion et la réparation de l’ADN au cours de la chimiothérapie. Pour plus d’informations, veuillez consulter: page web du projet CORDIS
Pays
Danemark